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Section CFDT Thales AVS Toulouse
7 septembre 2015

Rentrée 2015 - 2016 : TOUT - VA - BIEN ! (ou presque)

Le chômage se porte bien, merci.
Méthode Coué ? Myopie ? Optimisme échevelé ? Sur le front du chômage, le gouvernement voit dans les chiffres de juillet une « embellie », une « éclaircie ». On aimerait le croire.
Regardons les chiffres publiés le 26 août par Pôle emploi et la Dares :
3 815 000 inscrits en catégorie A (sans aucune activité), dont moins de 3 millions sont indemnisés : c’est +3,4% sur un an, 5 717 800 inscrits en ajoutant les catégories B et C (activité réduite), soit +6,6% sur un an.
Le chômage de longue durée (> 1 an) continue de croître, ainsi que celui des seniors (ce qui n’empêche pas certains de prôner un recul de l’âge de la retraite. Mais ne nous égarons pas…).
Le nombre de demandeurs d’emploi toutes catégories confondues a augmenté de 0,4 %, touchant 6,09 millions de personnes.
Le constat est rude. Mais alors, qu’est ce qui peut bien colorer de rose le discours gouvernemental ?
De la croissance, sinon rien…
Thérèse d’Avila voyait des anges. Le gouvernement, lui, c’est « La Croissance » qu’il voit poindre à l’horizon. Responsables politiques, de tout bord, et « experts » attendent le salut de son seul retour et comptent sur cette bonne fée pour améliorer la situation de l’emploi donc du chômage.
A en croire les économistes (croire est le bon terme), sauf nouvelle crise grave, il serait raisonnable de penser que, à terme, bientôt, la croissance économique se rétablisse (au mieux 2%), apportant ainsi cette fameuse « éclaircie ». Là encore, nous aimerions les croire.
Problème : personne ne peut affirmer que cela suffira à résorber le chômage de manière importante et durable. Et, personne ne s’y risque. D’autant que plusieurs phénomènes liés aux nouvelles technologies et à la globalisation de l’économie pourraient impacter lourdement l’emploi dans les pays développés. Quant à retrouver une situation de « plein emploi »…
Qui peut se satisfaire d’un avenir qui laisserait sur le bord de la route des millions de personnes, minant ainsi la cohésion sociale et la démocratie ? Pas nous. Plus surprenant, le MEDEF non plus (rire dans la salle).


A mort le Code du Travail !
Thuriféraire de la croissance (en France ou ailleurs, peu importe tant que ses actionnaires se gavent), le MEDEF a LA solution : « réformer » le Code du Travail.
En clair ? Le « supprimer » ou, à défaut, le réduire au maximum.
Les exonérations de charges sociales ou fiscales ? Pas suffisant. Le CIR, le CICE ? Peut mieux faire. Les réformes déjà faites ? Billevesées. Non, il faut « réformer » ! Leurs experts prévoient des centaines de milliers de créations d’emplois… Les mêmes promis…depuis plus de 30 ans.
En attendant, ces moralisateurs, à l’abri de leurs privilèges mais pronant la précarité pour les autres, pratiquent allègrement le dumping social et le shopping fiscal parmi les législations qui leurs sont les plus favorables.
Vous dites ? Ils sont cyniques ? Oui, mais décomplexés. Champagne?

A bas les 35h ! …Ou alors par jour.
Pour faire oublier la pression sur les salaires, pensions de retraite, indemnités de chômage, le creusement des inégalités (de revenus, patrimoniales, culturelles), l’augmentation du nombre de riches et de pauvres, cette nouvelle aristocratie industrielle et financière exhibe à l’opinion publique un bouc émissaire, un chiffon rouge, un leurre: les 35h.
Le chômage ? C’est la faute aux 35h. L’absence de croissance ? Toujours les 35h. Les délocalisations ? Les 35h, bien sûr. Les caisses vides de l’Etat ? Les 35h vous dit-on ! Leurs revenus qui explosent ? Euh, non, ça, c’est pas les 35h.
Certainement par distraction, ils omettent de mentionner la réduction du temps de travail opérée dans la plus part des pays européens, selon diverses modalités : l’Allemagne, leur « grand » exemple, a multiplié les temps très partiels, très mal payés, très généralement destinés aux femmes.
Il faut l’affirmer avec force : la croissance extraordinaire des années 50 à 70 ne reviendra pas ! Une petite chance pour l’environnement et l’écologie.
Ne reste que deux solutions pour permettre au plus grand nombre un retour à l’emploi : réduire la durée du travail ou réduire la productivité du travail telle qu’elle est mesurée, au bénéfice de gains de qualité et de durabilité. Et donc organiser une autre (re)distribution du travail, des revenus et richesses. Car malgré tout, en France (et globalement en Occident), la richesse produite par le travail continue de croître. Mais sa répartition est de plus en plus inégalitaire. C’est à ce sujet que devrait s’atteler Macron. La faute aux 35h ? Bouffons !

Pendant ce temps-là, chez Thales, c’est la compète…
« …Nos prises de commandes augmentent fortement,…, tandis que notre chiffre d’affaires connaît une progression marquée… notre marge opérationnelle poursuit son amélioration… » Communiqué de presse du 23 juillet sur les comptes semestriels.
Le mouvement se poursuit. Le cours de l’action (> 60 €) a bondi de 50% en un an. Nos dirigeants, avisés, ont massivement vendu des stock-options en mai, empochant une coquette plus-value.
Dans ce réjouissant ciel bleu, résultat des efforts de tous et de chacun, percent des nuages gris, voire noirs : sous-charge (Angénieux, Brétigny, TAS, TED), impéritie technique ou technologique (TR6), transfert d’activité (TAV), menacent.
Au nom de la sainte trinité (compétitivité, profitabilité, rentabilité), la direction met la pression pour réduire les coûts et atteindre les objectifs de résultat : politique industrielle, immobilière, de déplacements ; multiplication des restructurations, petites ou grandes, déstabilisant les collectifs, ajoutant des tracasseries, dégradant les conditions de vie et de travail…
Des symptômes de « vigneronite » réapparaissent : empilement de processus, réunionite, déferlement de mails, management déboussolé mais aux ordres,.
C’est au nom de cette « compétitivité » que la politique salariale 2015 est une des plus basses que les salariés du Groupe ont jamais connue.
Pour le futur, notre PDG annonce un « nouvel ordre industriel mondial ». C’est quoi ? Comme aujourd’hui mais en plus grand : « transferts de technologie », « implantations industrielles et partenariats locaux », « contribuant au développement économique et technologique local (dans les pays émergents)…ainsi qu’au nôtre ». Quitte à créer nos concurrents de demain.
Compte tenu du désordre économique mondial, il n’y pas probablement pas le choix. Sauf à sortir du marché.
Reste la question : dans l’intérêt et au profit de qui ? Des actionnaires : évidemment. Des salariés : peut-être, mais combien et dans quelles conditions sociales ?
Bonne reprise !

 

 

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