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Section CFDT Thales AVS Toulouse
2 octobre 2011

Crise des ânes... la suite.

 Crise des ânes  ou ...  triomphe cynique des fous et des idiots ?

 

Beaucoup d’entre vous ont manifesté leur intérêt pour notre tract intitulé « La crise des ânes ». Cette fable, à vertu pédagogique, qui décrit les mécanismes de la spéculation financière, suscite le constat suivant : quoi qu’aient pu en dire certaines promesses comme : -le travailler plus pour gagner plus-, globalement le travail est de moins en moins rémunéré, et la réalité tend plutôt à montrer qu’il faudra travailler de plus en plus pour gagner … à peu près la même chose ! Dit autrement, si pendant longtemps, travailler ne permettait que rarement de faire fortune mais garantissait un minimum vital, aujourd’hui exercer un emploi salarié ne permet plus toujours d’assurer les dépenses courantes. Cela s’avère de plus en plus souvent tristement exact, y compris chez THALES.

 

Bien des études le montrent, globalement depuis trente ans la part consacrée à la rémunération[1] du travail dans la valeur ajoutée dégagée par les entreprises a notoirement diminué, parfois au profit de l’entreprise elle-même (sous la forme d’investissement), trop souvent pour aller augmenter la seule rémunération des actionnaires.

 

Et cela est vrai aussi chez THALES :

Le blocage, à 4% de la masse salariale, du cumul des sommes versées au titre de la participation et de l'intéressement, même si les performances de l'entreprise venaient à « crever le plafond », nous montre comment l'actionnaire, qui ne s'applique aucune règle similaire pour limiter son dividende, a décidé de « se servir » au détriment des salariés voire même de l'entreprise.
La morale pratique à en tirer peut se résumer ainsi : pour gagner de l'argent mieux vaut être riche et influent que travailleur et anonyme. Ou comment s'enrichir en dormant...

C’est la crise…oui mais… quelle crise ? :

Avec la chute de Lehman Brothers et les très importantes difficultés d’institutions financières à l’automne 2008, bien des observateurs ont qualifié la situation de crise du crédit, sans forcément chercher à mettre en perspective une évolution économique globale depuis 1979 et l’apparition de gouvernements ultralibéraux, comme au Royaume-Uni ou aux USA. Globalement les politiques de déréglementation, de dérégulation ont eu systématiquement le même effet : la baisse de la rémunération du travail.

En Europe continentale le vent « de la concurrence libre et non-faussée » a systématiquement soufflé dans le sens d’une précarisation des salariés, par une diminution globale de leurs salaires à peu près partout et pour tous les métiers ou presque, et aussi par le recul des droits associés à la protection sociale : couverture maladie, assistance en cas de chômage, prestations de retraite. 

L’évolution a été si forte qu’en terres anglo-saxonnes beaucoup de ménages ont eu recours à l’emprunt pour assurer leurs dépenses courantes ; ajouté à cela le cynisme des spéculateurs qui ont pratiqué du crédit hypothécaire et vous obtenez un cocktail détonnant. 

 

En quoi cela nous concerne-t-il directement ?

Outre le fait que chacun d’entre nous connaît inévitablement un ou des proches en situation difficile parce qu’il a perdu un emploi, ou bien parce que les dépenses de  santé deviennent prohibitives, ou encore simplement parce que se loger dignement devient trop couteux[2], la crise qui s’annonce –si rien n’est entrepris en profondeur-  nous concernera tous. 

Il est temps maintenant de revaloriser le travail productif (par opposition à la spéculation financière, toujours mortifère) en le rémunérant mieux.

Dans un groupe comme le nôtre, les politiques salariales, de plus en plus appuyées sur la croyance selon laquelle « gagner un dollar de l’heure de plus que son beau-frère »[3] stimulerait la croissance, à coup de PVSO, de stock-options, d’actions gratuites et d’augmentations prétendument au mérite, ont largement vécu. Les effets en sont clairement identifiables : l’échelle des rémunérations au sein du Groupe THALES de 1 à 20 en 2000 atteint 1 à 100 aujourd’hui, sans pour autant que le volume traité par le groupe se soit multiplié par 5…

Cet accroissement de l’échelle des salaires, qui allait souvent de pair avec un modèle économique où il fallait « Moins faire, Mieux faire-faire »[4], externaliser, monter dans la chaine de la valeur et surtout ne plus rien faire mais prescrire à d’autres, a montré ses limites aujourd’hui.

Il est encore possible d’en arrêter les risques, que sa poursuite présenterait en générant des tensions difficiles à supporter au quotidien au sein des collectifs de travail, en mettant en place d’autres politiques d’évolutions des salaires.

Pour ce qui concerne la CFDT, un principe guidera encore et toujours nos revendications :

« Ne pas perdre sa vie à la gagner »,

sachant que « travailler plus pour gagner plus » ne constitue nullement un processus de revalorisation du travail et de sa rémunération, mais une tentative de tromperie des cyniques et des fous prêts à sacrifier la cohésion du corps social sur l’autel de la cupidité.



[1] Salaires, primes, intéressement, participation et autres éléments accessoires. 

[2] A Sophia, bien des jeunes recrutés de TUS  partagent une collocation  en raison du prix dissuasif des loyers et  des plafonds de ressources inadaptés qui bloquent l’accès aux logements sociaux.

[3] Précepte de l’Ecole dite de Chicago.

[4] Slogan entendu mille fois chez TUS dans les années 90.

 

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